Les villages-courtils sont des villages de plateau entourés d’une ceinture végétale. Ce motif paysager, autrefois répandu dans la Somme, est aujourd’hui en grande partie disparu, mais reste bien préservé en Picardie maritime et particulièrement sur notre commune. Depuis 2020, le Parc naturel régional Baie de Somme Picardie maritime œuvre à sa protection et sa valorisation.
Le mot « courtil » vient du latin cortile, qui dérive lui-même de l’expression co-hortus, signifiant littéralement « à côté du jardin ». Jusqu’au XVIIIᵉ siècle, ce terme était utilisé en France pour désigner un petit jardin ou une cour de campagne, non fermée par des murs mais délimitée par des haies, du fagotage ou des fossés. Dans le langage picard, le mot « corti » désigne souvent la partie d’un jardin, généralement close de haies, où poussent quelques arbres fruitiers.
Dans les plateaux du Ponthieu et du Vimeu, le terme prend une dimension particulière. Ici, « courtil » désigne les pâtures entourées de haies qui ceignent les villages. Ces ceintures végétales, parfois évoquées dès la Guerre des Gaules comme des « villages bosquets », forment une zone tampon essentielle entre le cœur des habitations et les vastes terres cultivées. Ce système agricole traditionnel, reposant sur la polyculture et l’élevage, permettait de protéger à la fois les cultures et le bétail, tout en s’adaptant aux conditions locales.
Aujourd’hui, ces courtils représentent un patrimoine paysager et culturel vivant. Outre leur fonction agricole originelle, ils offrent des services écosystémiques – des avantages directs et indirects que la nature procure aux populations – et incarnent toute une histoire de savoir-faire local.
Depuis sa création, Saint-Blimont a intégré le Club des Villages-courtils du Vimeu. Celui-ci a pour ambition de réunir toutes les communes concernées, afin de mutualiser les savoir-faire et les initiatives locales en faveur de la préservation et de la valorisation de ces espaces précieux.
